Le combat continue et nous sommes motivés mais bien seuls.
Les amix,
je suis à Paris dès demain et au Salon du livre de Paris samedi toute la journée (le matin sur le stand école des loisirs) et l’aprem pour un débat avec des autrices sur le roman ado et ensuite pour une rencontre sur le livre numérique. Donc nh’hésitez pas à passer me voir, et si vous voulez des Monstrograph pour que je vous les remette en main propre, vous pouvez me passer commande en mp :-)
Lundi aprem j’étais à un groupe de parole autour de la parentalité. J’aime le principe des groupes de parole, on est toutes et tous assis en cercle, il y a du thé et du café, on ne se connaît pas, on écoute et on parle. C’est une des rares occasions où on peut discuter avec des personnes qu’on ne connaît pas, de milieux sociaux différents.
Ces derniers temps, Cyrus a du mal à nous laisser partir de sa chambre le soir, il dort plutôt bien, mais le moment du coucher est compliqué, il a peur des cauchemars, du noir, de la solitude. Je voulais savoir comment font d’autres parents (nous en ce moment, on reste dans le couloir), si j’avais des trucs à apprendre.
Une psychologue animait le groupe, nous étions 4 parents. Trois mamans et moi. Et très vite j’ai compris que la question de l’endormissement de mon fils était futile. Les trois mamans avaient toutes un enfant autiste, autiste profond, des enfants qui ne parlent pas, des choses lourdes. Je me dis « merde, qu’est-ce que je fais là ? je ne devrais pas être là ». Quand cela a été à mon tour de parler, j’ai raconté, je ne me sentais pas à ma place, mais j’ai raconté, j’ai raconté aussi que c’était un peu la lutte pour que Cyrus s’habille le matin. Les trois mamans m’ont écouté, sérieusement, et elles m’ont donné des conseils, elles ont parlé de ces problèmes qu’elles connaissent aussi avec leurs autres enfants, on a échangé des solutions, des pistes, et c’était tendre, chaleureux et ça donnait de l’énergie. Je leur ai posé des questions sur leur vie de mère d’un enfant handicapé, et pour avoir vécu ça avec mon père je savais que c’était dur, mais bon dieu la manière dont l’État français et les collectivités s’occupent des enfants autistes et de leurs parents est scandaleuse. Il y a de bons IME, mais une maman a été obligée de déménager (quittant Limoges pour Angers) pour en avoir un à la hauteur, car certains sont des horreurs. Elles m’ont parlé du statut de parent aidant, payé une misère, du manque d’aides pour la garde des enfants et le ménage, et du futur angoissant pour leurs enfants, les dizaines de dossiers à remplir pour la MDPH, la folie administrative, et la terrible question : que deviendront ces enfants quand elles seront mortes ? quand plus personne ne sera là pour les défendre ? Elles doutaient que l’Etat s’en occuperait bien et elles ont toutes les raisons de le croire. Je n’étais pas à ma place durant cette heure et demie, mais j’étais à ma place aussi, on a parlé, j’ai appris des choses, pour mon fils et le sommeil, sur les enfants handicapés, sur ces femmes (car ce sont les femmes qui s’occupent des malades, pas les hommes, qui travaillent, ou qui sont partis), héroïnes est le mot qui me vient, et je veux dire aussi combien elles étaient drôles et vivantes et légères en même tant que combattives.
Il devrait y avoir des groupes de paroles partout et pour tout.
Cinéma (on a beaucoup aimé Les invisibles), dîner en amoureux, mais avant ça, prendre un verre au Bar du Centre, avec notre butin de livres, dont une bio d’Astrid Lindgren, un livre sur des écrivaines et écrivains qui ont fait le choix de ne pas avoir d’enfants (Ils vécurent heureux et n’eurent pas d’enfants, traduction et préface par Julia Kerninon), le nouveau Mathieu Simonet, un roman jeunesse sur un enfant défiguré (Wonder)…
Pour mon anniv, Coline m’a fait mon gâteau de rêve : je ne sais pas comment ça s’appelle, mais étage ricotta sucrée, crème de marron à la crème fraiche et meringue, tout ça végane, natürlich. (genre torche aux marrons peut-être ?)
C’est un très beau dessert, et c’était délicieux !
(=^_^=)
Ok j’ai déconné.
Je vais chercher Cy à la garderie, et il a fait un super dessin. Le mec de la garderie le pose sur la table, j’arrive à convaincre Cy de s’habiller, je me retourne pour prendre le dessin.
Hm il y en a deux : un dessin sur fond rose et un dessin sur fond bleu.
Je pense « Punaise, ils déconnent quand même de mettre des fonds bleus pour les garçons et roses pour les filles ! »
Je prends le dessin sur fond bleu.
Comme il fait moins 15 degrés, que je suis malade, que Cy est malade, je décide qu’on rentrera en bus. Et là juste avant de monter dans le bus, Cy dit « Mais c’est pas mon dessin ! C’est celui de L. ! (prénom de fille) »
Cy avait fait son dessin sur fond rose.
Alors bon je me suis trouvé très con forcément. Donc on est retourné à la garderie et évidemment en dix minutes tous les autres parents étaient passés et la garderie était fermée, et donc L. a du prendre le dessin de Cy, ils feront un échange demain à l’école.
Punaise, les réflexes sexistes sont bien ancrés.
(autre manière de voir tout ça : peut-être que j’ai supposé que le mec de la garderie avait forcément choisi le rose pour les filles et le bleu pour les garçons)
Mon meilleur cadeau d’anniv’ du monde pour mes 44 ans : une co-création Coline et Cy (=^_^=)
<3
Hiers soir, lecture et discussion autour de Les artistes ont-ils besoin de manger ? à la Maison de la Poésie de Paris, à l’invitation d’Arnaud Cathrine. Avec Mathieu Simonet, Julie Bonnie, François Bon, et moi. Nous étions sur scène, pour lire et parler de nos bricolages et parler des choses qui parfois ne vont pas. J’ai maladroitement animé, c’était un beau moment, la salle était pleine et réactive. Marc Molk et Neil Jomunsi étaient dans la salle et sont montés lire un extrait de leur texte. On voudrait davantage de soirées comme ça et d’invitations. Pour l’instant, c’est la seule invitation à parler de ce livre collectif, édité par Coline et moi (et tiens, il y a eu un article dans L’Humanité, mais ils ont coupé Coline de l’article, comme si j’étais le seul créateur et éditeur de Monstrograph… désespérant).
(Photo de Bettina Sultan)
Je suis à Marseille aujourd’hui, et en particulier à la libraire Maupetit, pour parler de mon livre numérique animé, Emma ou la nouvelle civilisation, créé avec Samuel Jean. C’est à 17h30.
Coline est près de Nevers ces jours-ci pour des ateliers d’écriture, et une élève lui montre ce qu’elle a fait à propos d’un livre qu’elle aime beaucoup : mon Club des inadaptés ! (sans savoir que je suis son compagnon).
Très touché :-)
Je présenterai Les artistes ont-ils vraiment besoin de manger, le vendredi 25 janvier 2019 à Paris, à la Maison de la poésie, en compagnie de François Bon, Julie Bonnie et Mathieu Simonet. Venez nombreuses.x ! Il faut réserver :-), ici.
Les vacances dans les montagnes alsaciennes des Vosges s’achèvent.
La mairie de Trélazé veut fermer la petite école publique Jean Jaurès. C’est une école géniale, deux classes seulement (dont une double niveau), l’ambiance y est familiale, tout le contraire des grandes écoles anonymes à la mode. La ville ne perd pas d’habitants, il y a de nouvelles constructions.
Nous avons besoin de cette école ! Nous avons besoin d’écoles humanistes et ouvertes, mixtes socialement (elle est en REP). Nous n’avons pas besoin d’écoles faussement modernes équipées en tableaux numériques et tablettes (qui coûtent cher et sont un scandale écologique). La mairie de Trélazé trouve l’école « surannée ». Au contraire, nous pensons que la modernité c’est ça : des enfants heureux, des professeurs épatants et des parents impliqués.
Ce samedi 15 décembre, nous organisons un petit déjeuner citoyen pour présenter l’école, venez nombreux·ses ! C’est au 15, rue de Bel Air à Trélazé, à partir de 9h, il y aura des gâteaux :-)
Soutenez nous en signant la pétition.
Les nouvelles vies de Flora et Max sort aujourd’hui à l’école des loisirs !
✨🎊🎈🎉
C’est la suite du trépidant et claustrophobique La folle rencontre de Flora et Max.
Ce nouveau livre est aussi écrit avec ma partner in crime Coline Pierré, roman à deux voix avec comme ingrédients : l’amitié mais peut-être plus, un oiseau en voie de disparition, le roller derby, toutes les angoisses du monde, un Max en CAP, une Flora à la fac, beaucoup de vieux et de vieilles très combattifs.ves., de la cuisine, une lutte contre le grand commerce, des lunettes fondues, et pas mal de folies…
Ce samedi, je serai au Salon du livre jeunesse de Montreuil de 17 à 19h sur le stand de L’école des loisirs pour Les nouvelles vies de Flora et Max =^_^=, et Coline sera là aussi :-)